Charlène Coatantiec, une préparation pour franchir un cap et viser paris 2024
« Un bienfait sur le plan sportif mais aussi dans mon quotidien »
A 24 ans, Charlène Coatantiec est membre de l’équipe de france féminine espoir de basket fauteuil.
Alors qu’elle se forme à devenir jockey, Charlène chute à cheval en 2015 et devient paraplégique. Quelques mois après cet accident, elle découvre le basket fauteuil en rééducation à Kerpape … et ne le quittera plus. Joueuse du CTH Lannion depuis 2017, Charlène a fait appel à Sport Bretagne, sur les conseils du Comité Régional Bretagne Handisport et grâce au financement du Groupe Safar à Rennes, qui l’accompagne dans cette aventure sportive vers les Jeux Paralympiques de Paris 2024. Entretien.
Charlène, pourquoi as-tu fait appel à Sport Bretagne pour ta préparation physique ?
Avec l’équipe de France, je bénéficie d’un programme de préparation. Je m’entraine donc dans une salle de sport proche de chez moi. Malgré tout, je sentais que j’avais besoin d’être suivie par un professionnel à proximité de chez moi, qui puisse me mettre « dans le rouge » et me fasse sortir de ma zone de confort. Avec Corentin (accompagnateur à la performance au sein de Sport Bretagne), j’ai une séance par semaine en présentiel sur le site de Dinard et en complément j’ai un programme à suivre en distanciel. Quand je viens à Dinard, j’ai à chaque fois cette sensation de ne pas tant travailler que cela mais au final je suis courbaturée tout le reste de la semaine (rires). On travaille dans le détail, sur des muscles que je ne peux pas travailler correctement toute seule. Je suis sur des séances très individualisées, où le programme est fait en fonction de mes entrainements, mes déplacements le week-end … on est véritablement sur du sur-mesure, et c’est top !
Comment a débuté votre collaboration ?
Nous nous sommes vus une première fois pour qu’il comprenne mon handicap, pour qu’il le voit mais aussi pour que je puisse lui expliquer mes sensations et mes objectifs. On a enchainé ensuite sur une seconde séance qui a duré deux heures et durant laquelle on a pu tester différents exercices, différentes situations. La préparation est basée sur trois cycles. La première séance de début de cycle prend plus de temp car on essaie, on teste, on corrige. Il y a des exercices que lui va imaginer et qui ne vont pas être faisables à cause de ma paraplégie … mais au fur et à mesure, on trouve des adaptations pour gagner en efficacité. On prend forcément plus de temps à être efficients dans les exercices mais ça nous amène aussi à réfléchir et à se créer des situations … c’est super enrichissant, pour lui comme pour moi. Il se met parfois à ma place pour avoir le ressenti et ainsi aménager l’exercice.
Tu as déjà pu noter des évolutions physiques ?
L’objectif de ce programme de préparation physique est double pour moi : il est bien entendu sportif mais il s’inscrit également dans mon quotidien. Mes épaules sont sur-sollicitées dans ma vie de tous les jours donc cette préparation doit par exemple m’aider à protéger mes tendons. Au bout de deux mois de travail, je suis parvenue à faire des choses que je n’arrivais pas avant … je suis beaucoup plus à l’aise. Sur le plan sportif et de mes shoots, j’arrive à envoyer le ballon vers l’arceau avec beaucoup plus de puissance. Tout cela a entrainé des ajustements au niveau de ma technique de lancer mais c’est ultra positif. Je suis d’ailleurs encore dans cette phase de progression. L’évolution est flagrante, c’est ce qu’il me fallait … et nous ne sommes qu’à la seconde phase de travail.
De manière plus globale, tu apprends des choses sur ton corps, sur ton handicap ?
Cette préparation m’ouvre les yeux sur pleins d’élements que je ne connaissais pas sur mon corps. Auparavant, je n’arrivais pas à faire des mouvements ou des actions mais je ne me posais pas la question du « pourquoi ? ». Je pensais que la musculation c’était surtout du renforcement musculaire et c’est tout. Corentin est beaucoup dans la transmission et l’éducation, afin que je sache le but de tel ou tel exercice, quel est son apport …quand je suis fatiguée, je sais ce que je dois adapter. C’est que du positif !