Nadia Sondt, expérimente son travail auprès des jeunes du Pôle espoir de BMX à Saint-Brieuc

Débutée en décembre 2021, Nadia Sondt devra rendre sa thèse en Décembre 2024.

Une thèse sur le récupération et le sommeil

Depuis son arrivée à Sport Bretagne en septembre 2021, Nadia Sondt travaille à la fois sur sa thèse via un contrat CIFRE mais coordonne aussi le réseau d’expert en dimension mentale et participe activement aux côtés de Rémy Masson, au bon bon fonctionnement de la cellule accompagnement scientifique à la performance. En fin d’année dernière, dans le cadre de sa thèse sur « la fatigue et la récupération » chez le sportif, elle est entrée en phase d’expérimentation avec un groupe de jeunes bmxeurs de Saint-Brieuc. Elle revient sur ce second grand temps dans la construction de sa thèse. .

Une perception globale à nuancer ? 

« Comme pour tout travail de recherche, la première étape a été de se plonger dans les revues littéraires pour référencer et comprendre ce qui avait déjà été écrit sur ce sujet de la fatigue et de la récupération dans le sport. A partir de cette analyse, j’ai pu orienter mes actions et l’étude terrain pour récolter les informations manquantes actuellement. Quand tu es dans le champs de la performance sportive, tu sais que le mot « fatigue » à plutôt une image négative. « Fatiguer » ne va pas avec « performer ». La perception globale des gens est naturelle : « quand tu es fatigué ce n’est pas bon pour ta performance ». L’étudier plus profondément permet de voir que ce n’est pas juste « pas bon », mais qu’il faut être plus nuancé. » 

Les jeunes du pôle espoir de BMX de Saint-Brieuc en expérimentation 

« Une fois que j’ai su que j’allais spécifiquement travaillé sur ce champs, j’ai pu déployer un poster communication que l’adressé aux structures bretonnes. Le pôle espoir de BMX de Saint-Brieuc, via son entraineur Aymeric Le Corguillé, a répondu favorablement à ce projet. Dès le début, ça a été simple de travailler avec Aymeric car il était déjà sensibilisé à ce sujet de la fatigue et de la récupération. On a très rapidement parlé de la mise en place, de sa structure, du déroulement des entrainements et de comment moi je pouvais me fondre dans le cadre de travail de ce pôle. Pour l’étude, nous avons ciblé ensemble un moment où l’entrainement était très intense, à l’approche d’une compétition. Le groupe qui participait à l’étude était composé de jeunes mineurs âgés de 14 à 18 ans, engagés dans un projet de performance et d’accession au haut niveau. Lors d’une réunion de présentation aux jeunes et à leurs parents, j’ai pu ainsi présenter les objectifs, le mode de fonctionnement et les protocoles mis en place durant cette étude pour les sensibiliser et répondre à leurs interrogations. 

La récupération ne signifie pas uniquement sommeil

« Lors de cette réunion, les jeunes étaient curieux de savoir s’ils récupéraient bien, s’ils faisaient bien les choses … leurs préoccupations tournaient principalement autour du sommeil, avec cette question phare : « est-ce que dormir 8h par nuit c’est suffisant ». Du côté scientifique, on ne se base pas uniquement sur la qualité ou la durée de sommeil, mais pour eux le terme « récupération » signifiait « sommeil ». C’était donc intéressant de connaitre leurs perception avant d’entamer cette étude … mais ils étaient déjà largement en alerte sur cette thématique, du fait aussi qu’Aymeric avait cette sensibilité à la base. La période de test a duré 14 jours consécutifs, avec des analyses sur 10 jours d’entrainement d’affilée et parfois des séances bi-quotidiennes en vue de préparer cette compétition nationale qui se déroulait à Saint-Brieuc.  »

Des mesures objectives et subjectives complémentaires

« Les jeunes avaient un questionnaire à remplir le matin au réveil mais aussi pendant et après l’entrainement. L’idée étant que je puisse à travers ce questionnaire recueillir des données sur leur fatigue et la manière dont ils récupéraient. Tous les trois jours, le questionnaire était plus long, ce qui permettait d’axer sur les stratégies de récupération et de nuancer les types de fatigue et de récupération. On effectuait en parallèle des mesures de variabilité de fréquence cardiaque, pour observer comment le coeur se mettait au repos, ce qui permettait de savoir si le jeune avait une bonne capacité de récupération cardiaque. Les mesures objectives de ces tests sur le coeur combinées aux mesures subjectives réalisées par les sportifs via le questionnaire étaient complémentaires. Entre les mesures réalisées la veille de compétition et celles prises à l’issue des deux jours d’épreuve, j’ai pu constater des variations du au stress, à l’excitation … J’ai réalisé également ces mesures deux jours après la fin de la compétition pour appréhender l’impact de cette charge sur le week-end et les répercussions sur le coeur »

Des mesures objectives et subjectives complémentaires

« Avec chacun des jeunes, nous avons regardé comment évoluait la fatigue au fur et à mesure des jours, sur la compétition mais aussi après, pour voir comment ils récupéraient et les stratégies utilisées. Nous avons également échangé pour savoir comment se matérialisait la fatigue chez eux. Certains étaient au courant, d’autres pas. Sur les stratégies de récupération, parfois certains faisaient des choses inconsciemment. Le fait de voir que cela fonctionnait était positif et parfois je leur donnais des « coups de pouce » auxquels ils ne pensaient pas forcément. Ils ont tous été très attentifs et très intéressés par les résultats. Le fait qu’ils posent des questions, qu’il y ait de l’interaction était également très positif. Je pense et j’espère qu’ils ont appris des choses sur cet aspect important de la performance. »

Module gallerie